Points importants
• La péritonite infectieuse féline est une maladie virale du chat. Elle est contagieuse.
• Les symptômes sont très peu spécifiques et on distingue classiquement des formes « humides » et des formes « sèches ». Elles peuvent évoluer de façon isolée, coexister ou se succéder
• Le diagnostic de certitude peut être très délicat et l’interprétation des tests
sérologiques ou des PCR doit être prudente et raisonnée
• Il n’existe actuellement aucun traitement et la maladie est pratiquement toujours mortelle.
La prévention sanitaire est donc un élément essentiel, en particulier dans les grands effectifs (élevages, chatteries, …)
La péritonite infectieuse féline (PIF) est une maladie infectieuse due à un Coronavirus. Le coronavirus est un virus très contagieux.
Il existe différents types de Coronavirus chez le chat :
• des Coronavirus « entéritiques », très répandus et généralement peu pathogènes.
• les Coronavirus de la PIF qui sont des Coronavirus entéritiques devenus pathogènes à la suite d’une mutation.
La PIF est une maladie complexe pour laquelle on distingue deux grandes formes : une forme « humide », associée à des épanchements, et une forme « sèche » se traduisant par des granulomes.
Le terme de « péritonite infectieuse » est relativement inapproprié puisque cette affection peut ne s’exprimer, par exemple, que par une fièvre isolée ou un problème oculaire.
Les signes cliniques de la péritonite infectieuse féline sont
très polymorphes
La PIF concerne plus particulièrement deux types de populations : jeunes chats (de 3 mois à 3 ans) et chats âgés (10 à 14 ans). Les chats atteints sont pratiquement toujours issus d’un effectif important (chatteries, refuges, élevages,…). L’incubation de la maladie va de quelques jours à plusieurs mois. Elle débute généralement par des signes peu spécifiques : fièvre, perte d’appétit, dégradation de l’état général, amaigrissement, muqueuses plus pâles ou ictériques, …
Dans les formes humides, des épanchements apparaissent au niveau de l’abdomen ou du thorax (pleurésie). Lorsqu’il existe, l’épanchement abdominal est l’expression d’une inflammation du
péritoine (d’où le nom de la maladie). Il présente le plus souvent un aspect jaune paille visqueux assez évocateur. L’épanchement pleural est responsable de troubles respiratoires.
Dans les formes sèches on peut trouver des atteintes oculaires (iridocyclite) mais aussi des atteintes granulomateuses pulmonaires, rénales, hépatiques, nerveuses, ganglionnaires ou intestinales.
La distinction entre ces deux formes est théorique car elles peuvent co-exister ou se succéder.
Péritonite infectieuse féline (PIF). Chez ce chat, la maladie s’exprime par une atteinte oculaire
(Uvéite antérieure avec précipités kératiques au niveau de la cornée)
Echographie abdominale chez un chat atteint de PIF « forme humide ». L’épanchement abdominal est ici important (flèche verte)
Un diagnostic difficile pour la péritonite infectieuse féline
(PIF)
Le grand polymorphisme des signes cliniques et l’existence de différentes « sous-familles » de Coronavirus expliquent pourquoi le diagnostic de certitude de la PIF peut être très difficile à établir et pourquoi les examens sérologiques doivent être interprétés avec beaucoup de prudence. Une synthèse prenant en compte le contexte dans lequel vit l’animal, les signes cliniques, les résultats des examens biologiques, des tests sérologiques, … est indispensable pour pouvoir conclure.
Ainsi, pour schématiser, on admet qu’un chat malade présentant une sérologie positive n’est atteint de PIF que si tous les autres éléments (cliniques, sanguins,…) vont dans ce sens. En revanche, si sa sérologie est négative, le diagnostic de PIF est peu probable (mais pas
formellement exclu).
Inversement, chez un chat sain, une sérologie positive signifie simplement que l’animal a été en contact avec un Coronavirus et à ce stade, l’évolution n’est pas prévisible. Une surveillance et des contrôles sont à mettre en place.
Les techniques de PCR quantitative sont maintenant intéressantes à utiliser mais n’apportent que des informations complémentaires en terme de diagnostic.
Pronostic et traitement de la péritonite infectieuse féline
(PIF)
La PIF est une maladie de très mauvais pronostic, avec un taux de mortalité de pratiquement 100 %.
L’évolution se fait en moyenne sur 2 à 5 semaines.
Il n’existe à ce jour aucun traitement spécifique en france mais uniquement des traitements palliatifs.
Prévention de la péritonite infectieuse féline (PIF)
Aucun vaccin n’est actuellement disponible en France. La prévention repose donc uniquement sur une gestion très rigoureuse des chatteries et élevages : isolement de tout nouvel entrant pendant 30 jours et test sérologique (ou PCR) avant son introduction dans un effectif seronégatif.
Nouveau dépistage et isolement de 3 semaines des animaux de retour à l’élevage après une saillie.
Dans les élevages atteints, les animaux doivent être répartis par lots en fonction des tests de
dépistage. Le virus est excrété par les selles de l’animal malade et la contamination se fait par
contact direct ou par l’intermédiaire de la litière, des caisses de transport, des chaussures, …
Espèces et races prédisposées
La péritonite infectieuse féline peut toucher tous les félidés domestiques ou sauvages. Certains auteurs suspectent une prédisposition de certaines lignées en particulier chez les chats Bengals,
British shorthair, Persans, Rex Cornish et Sacré de Birmanie.
La maladie n’est pas contagieuse pour les autres espèces, Homme inclus.
Peut-on guérir de la PIF ?
OUI, un traitement existe.
>Malheureusement, il n'est pas disponible en France.
>Cependant, un groupe d'entraide a été créé pour vous aider à vous le procurer et vous accompagner pendant la durée du traitement.
>Il s'agit du remdesivir, un antiviral appartenant au laboratoire GILEAD et initialement développé pour les infections virales humaines telles que Ebola, le SRAS et le COVID.
Une molécule similaire au remdesivir, appelée GS-441524, a été testée avec succès chez les chats atteints de PIF.
Pour plus d'informations, vous pouvez consulter les liens suivants :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Remdesivir
https://www.vidal.fr/actualites/24542-remdesivir-une-molecule-testee-pour-une-maladie-
du-chat-la-fievre-ebola-et-maintenant-l-infection-a-sars-cov-2.html
https://www.vetitude.fr/peritonite-infectieuse-feline-traitement-pif-chat/
Pourquoi n'est-il pas disponible en France ?
Pourquoi mon vétérinaire ne peut-il pas me le prescrire ?
>Le laboratoire pharmaceutique détenteur du brevet du GS-441524 n'a pas fait de demande d'autorisation de mise sur le marché pour le traitement de la PIF chez le chat.
>Par conséquent, ce médicament n'est pas autorisé et les vétérinaires ne sont pas autorisés à le prescrire.
Comment se déroule le traitement ?
>Le traitement comporte une phase de traitement de 84 jours avec une injection sous-cutanée à heure fixe, suivie d'une phase d'observation également de 84 jours.
Combien coûte le traitement ?
>Le coût du traitement dépend du type de PIF, de la présence d'atteintes oculaires ou neurologiques et du poids du chat. En général, on compte environ 310 euros par kilo de poids du chat pour une PIF sèche ou humide sans atteinte oculaire ou neurologique. Il est important de noter que le coût du traitement est réparti sur les 84 jours et qu'il est possible de commander les fioles au fur et à mesure.
Quel est le taux de réussite du traitement ?
Si mon chat guérit de la PIF, peut-il retomber malade ensuite ?
>Lorsque la PIF est diagnostiquée précocement, on observe un taux de guérison spectaculaire de plus de 80%.
La réponse clinique est rapide, avec une baisse de la fièvre en 12 à 36 heures, une amélioration de l'appétit et du niveau d'activité, ainsi qu'un gain de poids significatif. Les épanchements abdominaux disparaissent également rapidement, dès 10 à 14 jours après le début du traitement. Une fois guéri de la PIF, le chat ne pourra pas retomber malade.
L’étude clinique complète est disponible ici (en anglais) :
https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/1098612X19825701
Elle est également disponible traduite en français sur le groupe facebook officiel « PIF » :
https://www.facebook.com/groups/858455224623756/files
Le traitement est-il bien toléré ?
Y a-t-il des effets secondaires ?
>Le seul effet indésirable du traitement est la douleur à l'injection. Le produit étant légèrement acide, cela peut provoquer une sensation de brûlure pour le chat, qui disparaît au bout d'une minute et diminue au fur et à mesure des injections. Par ailleurs, le GS-441524 présente un bon profil de sécurité, avec une absence de toxicité observée pendant toute la durée de l'étude clinique.
Mon vétérinaire suspecte fortement une PIF, dois-je attendre les résultats de la PCR / de l'électrophorèse des protéines pour commencer le traitement ?
>Étant donné que la PIF évolue rapidement, il est recommandé de commencer le traitement sans attendre les résultats de confirmation.
> Si par chance ce n'était pas la PIF, le traitement pourra simplement être interrompu.
>Si le diagnostic de PIF est confirmé, vous aurez gagné précieusement quelques jours.
RUFUS
couleur :Blue Mackere Tabby
LOOF : 2020.27600
RAWEL
couleur : Seal Tabby Point
LOOF : 2020.391
RIA
couleur : Brown Tortie
Mackerel Tabby
LOOF : 2020.39267